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Comment surveille-t-on ?

Le contrôle de l’état radiologique de l’environnement est effectué de façon plus importante à proximité des installations nucléaires, mais il est également réalisé sur l’ensemble du territoire français.

Différents réseaux de surveillance sont ainsi déployés pour permettre des mesures régulières et précises : 

  • des réseaux de prélèvement d’échantillons dans l’environnement (air, eau, sol et denrées) qui sont analysés a posteriori en laboratoire 
  • des réseaux de télésurveillance de la radioactivité de l’air assure une transmission, en continu et en temps réel, de leurs résultats de mesures, et ont également une fonction d’alerte en cas d’élévation inhabituelle de la radioactivité mesurée.

Des installations nucléaires sous étroite surveillance

Une surveillance réglementée par l’ASN, assurée par les exploitants…

À proximité des installations nucléaires, la réglementation française impose aux exploitants d’assurer la surveillance des effluents rejetés par leurs installations, ainsi que de l’environnement de celles-ci, aussi bien à l’intérieur qu’à l’extérieur des sites nucléaires.

Les mesures de radioactivité des échantillons prélevés dans ce cadre doivent être réalisées par des laboratoires agréés. Cette surveillance est généralement réalisée au plus près des sources possibles de rejet accidentel.

Sont surveillés dans ce cadre : les installations nucléaires intervenant dans les étapes industrielles liées à la production d’électricité (anciens sites miniers d’uranium ; usines de fabrication, d’enrichissement ou de retraitement du combustibles nucléaire ; centrales nucléaires ; centres de traitement et de stockage de déchets nucléaires), les centres de recherche nucléaire, les ports militaires abritant des bases navales nucléaires.

L’ensemble de ce dispositif de surveillance, placé sous la responsabilité de l’exploitant nucléaire, constitue la source principale de production de résultats de mesures, permettant de connaître l’état radiologique dans l’environnement proche des installations nucléaires.

 …et complétée par l’IRSN

L’IRSN réalise une surveillance régulière autour des sites nucléaires, complémentaire de celle mise en place par les exploitants nucléaires, via ses propres réseaux de surveillance. Les résultats de mesures obtenus sont également versés au RNM.

Une surveillance élargie à l’ensemble du territoire

Au-delà de la surveillance exercée au plus près des installations, une surveillance élargie permet de connaitre l’état radiologique de l’environnement.

Cette surveillance est réalisée par de nombreux acteurs : l’IRSN, les directions ministérielles et les services de l’État en charge de contrôles sanitaires, des associations…

L’IRSN acquiert des données sur la radioactivité de l’environnement français en métropole et dans les DROM-COM, grâce aux études radio-écologiques qu’il réalise à la demande d’exploitants nucléaires, des pouvoirs publics ou de représentants de la société civile (CLI, collectivités, associations…), soit dans le cadre de ses propres programmes d’études et de recherche.

Les directions ministérielles et les services de l’État en charge de contrôles sanitaires ont une mission générale de contrôle sanitaire des aliments et des animaux destinés à l’alimentation, qui nécessite la recherche d’agents chimiques, physiques et biologiques pouvant engendrer des risques pour l’homme, parmi lesquels figurent les substances radioactives.

Par exemple, la Direction Générale de l'Alimentation (DGAL) réalise, tous les ans, un plan de surveillance de la contamination éventuelle des denrées alimentaires (lait et produits laitiers, œufs, viande, poisson, produits de la mer) par les radionucléides. L'objectif de ce plan, mis en place à la suite de l'accident de Tchernobyl (et révisé en 2008), est de s'assurer de l'absence de contamination de tout produit alimentaire en provenance de zones voisines d'installations nucléaires.

La Direction Générale de la Concurrence, de la Consommation et de la Répression des Fraudes (DGCCRF) réalise, elle, des contrôles équivalents sur les denrées alimentaires d'origine végétale.

La Direction Générale de la Santé (DGSet les Agences Régionales de Santé (ARS) assurent la surveillance de la qualité de l'eau (eaux potables, eaux de loisirs, eaux chaudes sanitaires, eaux conditionnées, eaux usées…).

Du côté des associations, l’Association pour le contrôle de la radioactivité dans l’Ouest (ACRO) effectue une surveillance régulière de la radioactivité dans l’environnement sur tout le bassin Seine-Normandie, et mène également des investigations dans d’autres lieux, à la demande de particuliers, d’associations de protection de l’environnement, ou de CLI. Enfin, certains membres du réseau national de mesures de la qualité physico-chimique de l'air (ALQA) sont équipés de balises automatiques de mesure en continu de la radioactivité atmosphérique.

Cet ensemble de mesures, également déversées dans le RNM, permet d’avoir une vision globale du niveau de radioactivité du territoire dans les différents milieux de l’environnement et les denrées.

Du prélèvement à la mesure : la mesure du C14 dans le lait

La mesure du C14 dans les échantillons biologiques requiert des méthodes complexes et délicates, qui sont utilisées aussi bien pour la technique de datation au carbone 14, que pour la détermination de la teneur en carbone 14 d’un échantillon de l’environnement.

Une fois le prélèvement réalisé sur le terrain (1), celui-ci doit être rapidement conditionné afin d’éviter toute dégradation, puis transporté au laboratoire pour y subir différents traitements. La lyophilisation du lait (2) permet une meilleure combustion de l’échantillon.

Après pesée (3), l’échantillon de lait lyophilisé subit une combustion (4)  qui permet de transformer le carbone en CO2.  A partir du CO2 recueilli, une opération chimique par étapes de synthèse du benzène (C6H6) est réalisée (5). C’est sous cette forme liquide que la teneur en carbone 14 de l’échantillon sera mesurée par scintillation liquide (6).

Depuis le prélèvement jusqu'à la restitution de la mesure de radioactivité, l'ensemble de ces étapes peut prendre plusieurs mois.

le prélèvement

Prélèvement de lait de vache chez un producteur/agriculteur d’une zone géographique, choisie pour sa représentativité

LA LYOPHILISATION

Le lait est lyophilisé afin de réduire le volume de l’échantillon et de faciliter sa combustion

La pesée

La pesée doit être la plus précise possible, afin de déterminer la quantité de carbone 14 présent dans l’échantillon

LA COMBUSTION

Le carbone présent dans l’échantillon est transformé en CO2 par combustion oxydante

La synthèse du benzène à partir du CO2

Le gaz carbonique réagit chimiquement avec du lithium pour former du carbure de lithium
10 Li + 2 CO2 → Li2C2 + 4 Li2O

qui réagit avec de l’eau pour former de l’acétylène (C2H2
Li2C2 + 2 H2O → C2H2 + 2 LiOH

Le benzène est ensuite formé par trimérisation de l’acétylène
3 C2H2 → C6H6

La mesure

Le benzène synthétisé est mesuré par scintillation liquide. Un liquide « scintillant » réagissant avec le benzène est ajouté, puis les échantillons sont comptés chacun plusieurs heures. L’activité en carbone 14 est ensuite déterminée par « comparaison » avec un flacon de référence

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